Opération drapeau

Sensibilisation

Commémoration du soulèvement de Lhassa

Chaque année, à l’occasion de la commémoration du soulèvement de Lhassa, Les Amis du Tibet Luxembourg sollicite le soutien de toutes les communes luxembourgeoises. Le 10 mars de chaque année, les communes qui souhaitent manifester leur soutien, sont appelées à hisser le drapeau tibétain. Ce geste symbolique, qui pourrait paraître anodin à première vue, est un signal très percutant pour la cause des Tibétains. Aujourd’hui, au Tibet, déployer ce drapeau est considéré comme un acte «séparatiste» portant atteinte à la «sécurité de l’état» par les autorités chinoises et cet acte est puni par la loi !

Pourquoi le 10 Mars ?

C’est au cours des années 1949/50 que les troupes de l’armée chinoise envahirent le territoire tibétain. Le Tibet lança un appel à la communauté internationale qui resta sans réponse. Seule face à la Chine, une petite délégation tibétaine fut contrainte de signer, en 1951, à Pékin, « l’Accord en 17 Points » dans lequel le Tibet faisait abandon de sa souveraineté. Un accord inique qui sera dénoncé plus tard par le XIVème Dalaï-Lama. Il s’ensuivit, pour le Tibet bouddhiste et la Chine communiste, une période de neuf années de coexistence difficile.

Les Tibétains du nord-est et de l’est du Tibet qui assistèrent les premiers à l’intrusion de l’Armée populaire de libération fuirent devant la répression chinoise croissante et durent gagner les zones rurales. C’est là qu’une résistance armée s’organisa, laquelle se propagea bientôt dans tout le Tibet. Tristement célèbres dans la mémoire des Tibétains, les provinces de l’Amdo et du Kham furent la scène d’un cycle résistance-répression qui contraignit des milliers de Tibétains à fuir vers le Tibet central et vers Lhassa, relativement plus sûrs. Mais le ressentiment de ces populations s’abreuvait encore des récits de destruction des monastères et de massacre de lamas et de moines que rapportaient les réfugiés venus du Tibet oriental. Bientôt, le mécontentement qui couvait se traduisit par une défiance ouverte à l’égard de la Chine.

Le 10 mars 1959, des dizaines de milliers d’hommes et de femmes descendirent dans les rues de Lhassa pour réclamer un Tibet libre. Ce mouvement de protestation, porté par une population exaspérée, fut réprimé dans un bain de sang. Selon une estimation chinoise, près de 87 000 Tibétains furent massacrés dans le seul Tibet central. Il fallut un peu plus de trois jours à l’Armée Populaire chinoise pour venir à bout du soulèvement tibétain, mais elle ne réussit pas à étouffer le mouvement de résistance qui se répandit dans tout le Tibet. Le soulèvement du 10 mars et sa répression féroce eurent pour conséquence la fuite vers l’Inde du Dalaï-Lama, des membres de son gouvernement et d’environ 80.000 Tibétains.

Depuis son siège de Dharamsala, petite ville située au nord de l’Inde dans les contreforts de l’Himalaya, le gouvernement tibétain en exil s’engage depuis des décennies et de manière non-violente en faveur de la sauvegarde de l’identité culturelle du peuple tibétain. Aussi chaque année, où qu’ils soient, les Tibétains, les associations de soutien au Tibet, des communes et des citoyens commémorent le 10 mars pour rappeler au monde que la culture tibétaine a le droit de survivre dans le monde qui est le nôtre et qu’il est de notre devoir d’aider les Tibétains à la préserver.