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Visite de Tashi Puntsok à Luxembourg

Suite à la projection du film « Before the Flood », jeudi 16 novembre à Esch-sur-Alzette, M. Tashi Phuntsok (représentant officiel du Dalaï-Lama en Europe) a fait un bref rappel des faits concernant la problématique du  « Troisième Pôle » tout en rappelant la position du Dalaï-Lama et de l’Administration Centrale Tibétaine (CTA).

« Le Tibet, aussi surnommé « le toit du monde », est une zone stratégique pour la préservation de l’environnement et de la santé de la planète entière. Alors que le monde a les yeux rivés sur l’aboutissement des négociations de la COP23, le Tibet devrait être au cœur de toute réflexion sur la lutte contre le changement climatique.

Avec une altitude moyenne de plus de 4.000 mètres, le haut plateau tibétain couvre une zone de 2.5 millions de km². Il est le plus haut et le plus grand plateau de la terre. Le Tibet est également à la source des plus grandes rivières asiatiques dont dépendent, pour leur survie, les populations de 10 pays parmi les plus densément peuplés du monde :  le Pakistan, l’Inde, le Népal, le Bangladesh, la Birmanie, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, le Vietnam et la Chine.

Après l’Arctique et l’Antarctique, avec ses 46.000 glaciers, le plateau tibétain est la troisième plus grande réserve en glace de la planète. C’est la raison pour laquelle le Tibet est surnommé le « Troisième Pôle ». Et tout comme pour l’Arctique et l’Antarctique, toute perturbation affectant son environnement aura un impact important qui dépasse ses propres frontières.

Parce que le plateau tibétain est grand et situé à une altitude extrême, l’augmentation de la température est deux fois plus importante que la moyenne mondiale. Cela a conduit à une réduction très rapide de la superficie des glaciers et à la dégradation du permafrost. Selon un rapport du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), 82% des glaciers du haut plateau tibétain ont nettement reculé durant ces cinquante dernières années. Selon Tandong Yao, si l’évolution continue avec le même taux, 2/3 de tous les glaciers du plateau disparaitront d’ici à 2050. Le rapide dégel du permafrost aurait comme conséquence un rejet important de carbone dans l’atmosphère, accélérant alors l’augmentation des températures avec comme conséquence l’intensification des conditions climatiques extrêmes à travers le monde. Par ailleurs, le recul des glaciers sur le plateau tibétain influence non seulement la durée et l’intensité des moussons en Asie, mais a également un impact sur les vagues de chaleur en Europe. La fonte rapide des glaciers causerait l’augmentation du flux des rivières ce qui engendrerait, dans les prochaines années, des inondations et des glissements de terrain. Le volume maximal des rivières serait atteint en 2030 et puis déclinerait ensuite, causant d’inimaginables difficultés à travers toute l’Asie.

Sa Sainteté le Dalaï-Lama fut le premier tibétain à avoir participé aux sommets mondiaux sur le climat, en 1992, à Rio de Janeiro. Sa Sainteté a alors parlé de la problématique du plateau tibétain et de l’importance de préserver son environnement. Environ au même moment, le « bureau de l’environnement et du développement (Environment and Development Desk – EDD) de l’Administration Centrale tibétaine a vu le jour. Depuis lors, le EDD essaye de mieux comprendre les conditions environnementales au Tibet afin de mettre en évidence l’importance la protection de l’environnement d’un point de vue local et global.

En 2009, une importante délégation tibétaine, conduite par l’EDD, a participé au sommet de la COP15, à Copenhague. Cette participation fut un succès et depuis lors, les tibétains continuent de s’impliquer dans les conférences des Nations Unies sur le climat. Malgré l’absence de négociations sur la défense de leurs droits au Tibet, les Tibétains s’impliquent autant qu’ils le peuvent pour le climat et feront tout ce qui est leur en pouvoir pour contribuer à toute amélioration, aussi minime soit-elle. »